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Accueil>Historique>La NSA (maj. 02/01/2001)
 
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La National Security Agency

Avec "Ennemi d'État", le grand public a découvert les incroyables capacités de surveillance et d'espionnage dont dispose ce service de renseignement américain : antennes, capteurs, satellites... qui permettent de suivre le trajet d'un véhicule, où qu'il se trouve à la surface de la Terre, depuis Fort Meade, le quartier général de l'agence.

Là, quelque vingt mille employés, « analystes, ingénieurs, physiciens, mathématiciens, linguistes, informaticiens, chercheurs, spécialistes des relations avec la clientèle, officiers de sécurité, experts en flux de données, gérants, assistants administratifs et employés, pour n'en citer que quelques-uns », sont chargés de dépouiller les conversations téléphoniques, dans le but « d'informer les responsables et d'assurer la sécurité du pays ».

Établie en 1952 par une directive secrète du président Harry Truman, la NSA est chargée du contre-espionnage, de la protection des communications gouvernementales et militaires, mais également d'espionnage : elle est allée jusqu'à infiltrer la Commission spéciale des Nations unies en Irak. Elle se consacre aussi à la recherche et au développement tous azimuts. Pourtant, son activité "officielle" est la cryptologie (c'est d'ailleurs la seule activité qui ressort de la lecture de leur site): ils emploient les meilleurs cryptanalystes du monde et disposent d'ordinateurs capables de "casser" n'importe quel codage.

L'organigramme de l'agence montre que ses services couvrent tout le champ des technologies de l'information militaire et civile : cryptologie (des algorithmes mathématiques aux super- ordinateurs), interception des signaux électromagnétiques, sécurité des réseaux informatiques, satellites d'observation... jusqu'à une énigmatique division « combat, nucléaire et espace».

Les capacités d'interceptions

L'agence est la figure de proue d'un pacte de collecte d'informations entre les États-Unis et les services de renseignements du Royaume-Uni, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ce pacte, dénommé « Ukusa », date de 1947. Ses attributs sont montés en puissance à partir des années 70 et 80 , quand fut mis en place le réseau « Échelon».

Elle dispose de plusieurs dizaines de stations d'écoute des communications téléphoniques en Angleterre, Nouvelle Zélande, Japon, Australie, ... Elle dispose aussi des satellites (Mercury, Mentor, Trompet) qui "filtrent" toutes les communications radioélectriques (radio, télévision, mais aussi stations relais des téléphones mobiles, micro-ondes, ...). Quand les câbles n'étaient encore qu'analogiques, la NSA aurait eu un robot sous-marin (à - 5000 m) qui posait des bretelles sur les lignes sous-marines, et qui reémettait vers une station au sol, en Grande Bretagne. Les fibres optiques seraient actuellement espionnées grâce à un procédé tenu secret. Enfin on peut soupçonner une collaboration étroite avec les compagnies de téléphone. Durant les années 1950/60 (opération Shamrock), la NSA - dont personne ne soupçonnait alors l'existence - avait demandé aux compagnies de télégraphie de l'époque de lui remettre une copie de chaque communication qui entrait ou sortait des États-Unis.

Les écoutes sont effectuées sur certains "points sensibles" (ambassades, ministères). Mais ils disposent aussi de systèmes de reconnaissance vocale. Ainsi de puissants ordinateurs CRAY construits "sur mesure" permettent de reconnaître des mots clefs et/ou des voix dans certaines conversations. Après traitement, et sélection, seules 10.000 a 15.000 communications seraient vraiment exploitées chaque jour. Leurs satellites espions leur permettent de détecter les émissions infrarouges et ainsi repérer les usines de production d'armes bactériologiques, chimiques, les stocks d'armes lourdes ...

Dans le monde entier, « toutes les communications par courrier électronique, téléphone et fax sont régulièrement interceptées » par Échelon, dont les ordinateurs entraient de la masse d'informations les messages contenant les mots-clés sensibles.

C'est à partir de ses communications téléphoniques que le dirigeant kurde Abdullah Öçalan aurait été « pisté » durant son errance par les services secrets américains, pour le compte de la Turquie.

Documents officiels

La directive 9 du NSCID

Dans la directive 9 du National Security Council Intelligence du 10 mars 1950, la notion de communication extérieure est définie au sens du COMINT; c'est ainsi qu'il faut entendre par communication extérieure toute communication gouvernementale au sens large (pas uniquement militaire), ainsi que toute autre communication, pouvant contenir des informations d'intérêt militaire, politique, scientifique ou économique.

La directive NSCID 9 rév. du 29.12.1952 stipule que le FBI est seul responsable pour la sécurité intérieure.

La directive du DoD du 23 décembre 1971 concernant la NSA et le Central Security Service (CSS) définit comme suit ce concept pour la NSA:

- la NSA est un service distinct au sein du ministère de la défense, qui est placé sous la direction du ministère de la défense;

- la NSA assure, d'une part, la mission SIGINT des Etats-Unis et met, d'autre part, à la disposition de tous les ministères et services des systèmes de communications sûrs;

- l'activité SIGINT de la NSA ne s'étend pas à la production et à la diffusion d'informations déjà traitées. Cette tâche est du ressort d'aures ministères et services.

Par aiileurs, la directive du DoD de 1991 présente, dans les grandes lignes, la structure de la NSA et celle du CSS.

Le directeur de la NSA s'explique

Dans une déclaration qu'il a faite le 12 avril 2000 devant la commission d'enquête permanente "Renseignement" de la chambre des représentants, Hayden, directeur de la NSA, décrit comme suit les missions de la NSA:

- la surveillance électronique sert à rassembler des communications extérieures à l'intention des militaires et responsables politiques;

- la NSA fournit aux consommateurs gouvernnementaux américains des renseignements sur le terrorisme international, la drogue et la prolifération des armements;

- la NSA n'a pas pour mission de collecter toutes les communications électroniques;

- la NSA ne peut transmettre des informations qu'à des destinataires autorisés par le gouvernement; elle ne peut en transmettre directement aux entreprises américaines.

Les stations d'interception

Yakima

La station a été créée dans les années 1970 en même temps que la première génération de satelllites. Depuis 1995, l'Air Intelligence Agency est sur place, avec le 544th Intelligence Group (Detachment 4). Le Naval Security Group y est également stationné.

La station compte six antennes satellitaires de grande dimension dont les sources ne permettent pas de connaître la dimension.

Selon Hager, ce sont des antennes satellitaires de grande dimension et elles sont orientées sur des satellites Intelsat en orbite au-dessus du Pacifique (deux antennes satelliltaires) et sur des satellites Intelsat en orbite au-dessus de l'Atlantique; des antennes sont orientées sur les satellites Inmarsat 2.

Le fait que Yakima a été créée en même temps que la première génération de satellites Intelsat, d'une part, et la description générale des missions du 544 th Intelligence Group, d'autre part, donnent à penser que Yakima joue un rôle dans la surveillance globale des communications. Autre indice: Yakima est proche d'une station de réception de satelllites, située à 100 miles au nord.

Sugar Grove

Sugar Grove a été créée en même temps qu'était mise en service la deuxième génération de satellites Intelsat, à la fin des années 70. Y sont stationnés le NAVSECGRU ainsi que l'AIA, avec le 544 th Intelligence Group (Detachment 3).

Selon plusieurs auteurs, la station compte dix antennes satellitaires, dont trois ont plus de 18 mètres (18,2 mètres, 32,3 mètres et 46 mètres) et conviennent donc clairement pour écouter des satellites de communication.

À la station, une des missions du Detachment 3 du 544 th IG est de fournir un "intelligence support" pour la collecte, par les stations de la Navy, d'informations provenant de satellites de communication 37 . De plus, Sugar Grove est située à proximité (60 miles) de la station de réception de satellites Etam.

Sabana Seca (Puerto Rico)

En 1952, le NAVSECGRU fut stationné à Sabana Seca. Depuis 1995, s'y trouve aussi la AIA, avec le 544 th IG (Detachment 2). La station compte au moins une antenne satellitaire d'un diamètre de 32 mètres et quatre autres antennes satellitaires de petite dimension.

Officiellement, les missions de la station sont: traitement des communications par satellite ("performing satellite communication processing"), "cryptologic and communications service" et appui à des missions de la Navy et du DoD (notamment, collecte d'informations COMSAT (d'après le 544 th IG)).

À l'avenir, Sabana Seca doit devenir la première station d'analyse et de traitement de communications par satellite.

Guam (Pacifique)

Guam existe depuis 1898. Elle abrite aujourd'hui une Naval Computer and Telecommunication Station, où sont stationnés le 544 th IG de la AIA ainsi que des soldats de la Navy. La station compte au moins deux antennes satellitaires, de dimension inconnue. Aussi la fonction de Guam demeure-t-elle peu claire.

Kunia (Hawaï)

Depuis 1993, cette station est un Regional Security Operation Center (RSOC), desservi par le NAVSECGRU et l'AIA. Elle a notamment pour missions la mise à disposition d'informations et de communications, ainsi que le soutien cryptologique. La fonction de Kunia demeure peu claire.

Buckley field (Colorado)

La station a été créée en 1972. Y sont stationnés le 544th IG (Det. 45). La station compte environ cinq antennes satellitaires, dont quatre d'un diamètre d'environ 20 mètres.Officiellement, la station a pour mission de collecter, d'exploiter et d'analyser des données obtenues grâce à des satellites SIGINT concernant les phénomènes nucléaires.

Medina Annex, (Texas)

Tout comme Kunia, Medina – créée en 1993 – est un Regional Security Operation Center, qui est desservi par le NAVSECGRU et des unités de l'AIA. Ses missions concernent les Caraïbes.

Fort Gordon

Fort Gordon est aussi un Regional Security Operation Center. Il est desservi par l'INSCOM et l'AIA (702 nd IG, 721 st IB, 202 nd IB, 31 st IS). On n'est pas sûr de ses missions.

Fort Mead

Fort Mead est le quartier général de la NSA.

Le pouvoir de la NSA

  • Le 6 septembre 1960, deux déserteurs de la NSA révélèrent au cours d'une conférence de presse l'étendue mondiale des activités de la NSA.

    « Nous savons pour avoir travaillé à la NSA [que] les États-Unis espionnent les communications secrètes de plus de quarante nations, y compris celles de nos propres alliés… Les communications classiques tout autant que codées sont surveillées, et cela concerne pratiquement toutes les nations du monde, y compris celles dans lesquelles sont implantées les stations d'écoute. »

  • Quinze ans plus tard, le sénateur américain Frank Church émit un sinistre avertissement lorsque commencèrent les enquêtes sur la NSA qui suivirent le scandale du Watergate. Le comité Church dévoila alors que la NSA avait mis en place une "liste de surveillance", afin d'intercepter les communications internationales de milliers d'Américains, notamment celles d'opposants notoires à la guerre du Vietnam.

    « Je sais qu'il y a ici capacité à rendre la tyrannie totale… nous devons nous assurer que cette agence… travaille dans le respect des lois et sous un contrôle adéquat, afin que nous ne traversions jamais cet abysse. »

Une employée de la NSA parle

Une ancienne employée de Lockheed Martin a reconnu avoir travaillé sur le projet pour le compte de la NSA, dans un laboratoire informatique de Sunnyvale (Californie) puis sur le site de Menwith Hill (Royaume-Uni). Affectée à Echelon durant les années 70 et jusqu'au milieu des années 80, elle affirme qu'Echelon était déjà "grand et sophistiqué". "Il m'est impossible d'imaginer sa puissance actuelle", ajoute-t-elle.

Interrogée sur le nom du projet, elle répond qu'Echelon est uniquement le réseau informatique sur lequel fonctionnent les logiciels, qu'elle nomme SilkWorth et Sire. Toujours tenue au secret bien qu'ayant été licenciée, elle refuse de donner des précisions sur son fonctionnement. Elle affirme en revanche qu'il s'entoure de mouvements financiers obscurs entre la NSA et ses sous-traitants.

Elle précise également qu' Echelon se focalise sur une "cible" donnée et intercepte toutes les communications qui en émanent.

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