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Accueil>Alliés>Allemagne (maj. 12/02/2003)
 
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L'Allemagne

En Allemagne, les autorités officielles ne veulent rien entendre de tout cela. Ainsi, l’ancien Secrétaire d’État Eduard Lintner (CSU), en poste au ministère de l’intérieur de Bonn, a répondu le 30 avril 1998 à une question écrite, posée par le député socialiste Graf, portant sur les activités de la NSA, que le gouvernement fédéral allemand ne savait rien de plus que ce qu’avait dit la presse à ce sujet !

Pourtant, ce pays fait lui aussi parti des nombreux partenaires de la NSA, et accueille à Bad Aibling, depuis 1971, une station d'écoute et d'interception des télécommunications du programme Echelon.

De plus, le BSI (Bundesamt für Sicherhei in der Informationstechnik), chargé de la sécurité des systèmes d'information, travaille en partenariat avec la NSA sur la sécurité du Web, à partir du futur cadre juridique fourni par la Convention du Conseil de l'Europe.

L'héritage de la Guerre Froide

Les milieux informés considèrent qu'il y avait, en RFA, plus de 350 antennes des services spéciaux américains qui avaient des correspondants dans toutes les casernes et dépôts d'armes, les aéroports et les agglomérations. Ils manipulaient des équipements dirigés vers le Pacte de Varsovie.

Mais, les services de la NSA captaient également les faisceaux directionnels de la Poste de RFA qui retransmettaient environ le tiers environ des communications téléphoniques. En effet, elle intervenait directement sur le réseau téléphonique: des journalistes du "Spiegel" ont découvert à Francfort-sur-le-Main (plaque tournante des communications téléphoniques en RFA) l'une de ces stations branchée directement sur le réseau téléphonique.

Régulièrement l'Office Fédéral de Protection de la Constition et l'Office Fédéral de la Police recevaient communication d'informations sur les "menés terroristes" et les "courants extrémistes" grâce aux informations obtenues par l'interception des communications téléphoniques.

La NSA disposait de neuf stations d'écoute en RFA (le long de la frontière avec la RDA) et à Berlin Ouest.

Ceux qui ont pu observer ces stations, par exemple à Bad Abling en Haute-Bavière, disaient qu'il s'agissait de gigantesques coupoles d'aluminium ou d'un réseau d'antennes de 300 mètres de longueur et d'une hauteur de 100 mètres pour les équipements de la plaine de Lech près de Gablingen, ou, encore, d'une série de pylônes d'acier comme sur la colline du Teufelsberq à Berlin Ouest. A chaque type de structure correspond un type précis de mission.

Bad Aibling

Cette base, occupée par l'US Army depuis 1947, fut annexée par les Etats-Unis en 1952 avant d'être gérée par la NSA en 1971. Son identifiant est NSA F81.

Son effectif s'éléve à 750 agents ou militaires américains. Y sont stationnés l'INSCOM (66th IG, 718 IG), qui assure le commandement; le NAVSECGRU ainsi que divers groupes de l'AIA (402nd IG, 26th IOG). Ses équipements sont essentiellement constitués de 14 antennes paraboliques (d'un diamètre maximum de 18 mètres).

Sa mission officielle est de servir de relais de communications radio (type HF et satellites) pour le département américain à la Défense (DOD) et de la Recherche: "rapid radio relay and secure commo, support to DoD and Unified Commands, medium and longhand commo HF & Satellite, communication phyisics research, test and evaluate commo equipment".

En fait, il s'agit d'une station terrestre pour satellites SIGINT et pour l' interception des signaux de satellites de télécommunications (notamment russes). Cette station sert principalement à écouter l'Europe centrale et la Méditerranée.

En mars 200, la presse allemande affirme que que cette station se conacre à l'espionnage d'entreprises allemandes. Elle aurait cessé sous la pression des autorités fédérales et viserait maintenant la Suisse.

Cette station aurait permis à General Motors d'espionner l'un de ses cadres, Jose Ignacio Lopez, parti chez Volkswagen en 1992 avec des documents secrets dans ses bagages. Lopez fut contraint de démisionner de ses fonctions chez VW, avant de verser 100 millions de $ à GM/Opel (prétendus frais d'avocats) et d'acheter pendant sept ans des pièces de rechange pour un total de 1 milliard de dollars à GM/Opel. Enfin, il a été reconnu coupable par contumace en mai 2000 par un jury fédéral des États-Unis. La NSA avait intércépté une vidéo-conférence entre Lopez et le directeur de VW, F. Piëch, qu'elle avait transmise à GM.

La sortie du réseau Échelon?

La base américaine de Bad Abling, la seconde installation la plus importante en Europe après Menwith Hill, devrait fermer ses portes le 30 septembre 2002. En effet, le Pentagone a décidé de fermer cette base américaine dans le cadre d'une réorganisation de ses forces en Europe.

La décision de la fermer a été motivée par les avancées technologiques de l'armée américaine. Elle aurait en effet décidé de remplacer ses bases terrestres par des satellites d'espionnage. Cette option a au moins l'avantage d'être moins voyante.

Avec les attentats du 11 septembre 2001 et à la suite d'une décision conjointe germano-américaine, la fermeture est reportée sin die.

Un nouveau départ des américains?

Il n'y a aucun lien, affirme-t-on à Washington, avec les tensions américano-européennes sur le dossier irakien et la décision de l'administration Bush de réduire ou de réorganiser sa présence militaire à l'étranger, et notamment en Allemagne où 71.000 soldats américains sont déployés.

Même si aucun projet définitif n'a été entériné, la démobilisation d'un certain nombre de soldats américains présents sur son territoire pourrait être envisagée, affirme-t-on au Pentagone. L'administration Bush aurait en fait l'intention de rendre ses troupes plus flexibles, en les faisant tourner régulièrement et en réduisant de façon importante les structures permanentes installées sur le sol allemand.

Mais, assurent ces responsables, ces changements n'auront pas de rapport avec les tensions entre Berlin et Washington sur le dossier irakien. Ils refléteront à l'inverse la volonté américaine de réorganiser son armée dans l'objectif de faire face plus efficacement aux menaces du XXIe siècle, comme le terrorisme.

"Onze ans après la fin de la Guerre froide, il y a une école de pensée qui est de revoir le nombre et le type de forces que nous avons déployées dans différents pays, alors que les événements changent de nature", expliquait le 11/02/2003 le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer. Il a ajouté que les Etats-Unis garderaient cependant comme objectif de maintenir une présence militaire "pour assurer (la sécurité) de nos amis et alliés".

Le porte-parole du Pentagone Tim Blair a pour sa part indiqué qu'"aucun plan sur le papier" n'avait pour l'instant été élaboré pour des redéploiements en Europe. Le 07/02/2003, le secrétaire d'Etat à la Défense Donald Rumsfeld avait expliqué n'avoir "aucune idée" de la façon dont les troupes américaines en Allemagne allaient évoluer.

"Certains (soldats) vont rester. D'autres vont peut-être être déployés dans d'autres pays et d'autres pourraient rentrer aux Etats-Unis", avait-il simplement dit. "Vous savez, à la fin de la Guerre froide, nos forces avaient pour objectif de nous défendre de l'Union soviétique. Aujourd'hui, les menaces sont quelque peu différentes", ajoutait le chef du Pentagone.

echelon-online@fr.st