Le Canada est un des pays fondateurs du Pacte
UKUSA de 1947. L' agence SIGINT nationale qui gère
les interceptions est le "Communication Security Establishment"
(CSE), basé à Ottawa.
A
l'issue de la réunion des chefs occidentaux de SIGINT
du pacte UKUSA, en 1984 à Wellington, fut décidé
l'expansion d'Echelon. C'est à partir de cette date
que le Canada commença ses opérations d'interception
dans l'espace, quand le premier des quatre radomes fut érigé
dans sa principale station d'écoute de Leitrim.
La
station de Leitrim, Ontario
Située
au Sud d'Ottawa, dans l'Ontario, Leitrim possède quatre
terminaux satellites, érigés depuis 1984. Son
nom de code est CAF 97. Elle fait par ailleurs partie d'un
programme d'échanges entre unités militaires
canadiennes et américaines. Selon la Navy, quelque
trente personnes y sont stationnées.
En
1985, on y installa la première de quatre antennes
satellitaires, dont les deux plus grandes ont un diamètre
d'environ 12 mètres seulement. Officiellement, la mission
de la station est le "cryptologic rating" et l'écoute
de communications diplomatiques.
Les
Forces armées canadiennes ont publié des informations
à propos du rôle du personnel de la base de Leitrim,
station appartenant à l'agence SIGINT du Canada, le
CSE. Aussi sait-on que l'organigramme de l'équipe comprend
sept analystes de satellites de communications, des superviseurs
et des instructeurs.
Dans
un résumé destiné au public, un analyste
des satellites de communictions anciennement
basé à Leitrim raconte que son travail nécessitait
des compétences dans:
"le
fonctionnement de nombreux systèmes informatiques
COMSAT et les sous-systèmes correspondants... l'utilisation
de systèmes d'analyse assistés par ordinateur...
et tout une gamme d'équipements électronniques
sophistiqués pour intercepter et étudier les
communications étrangères et les transmissions
électronniques."
La
base Alerte, à 817 km du Pôle Nord géographique
Perché
sur le sommet de l'hémisphère nord, dans le
silence du désert arctique, un petit poste militaire
canadien espionne en secret les communications d'une bonne
moitié du globe, avec pour mission de traquer les terroristes.
Avec
les antennes, dont est truffée la petite base, on peut
couvrir tout le spectre de fréquences.
Les
sept techniciens qui travaillent aux «opérations»
ont pour tâche d'entretrenir les machines. Les informations
sont transmises et analysées directement au Leitrim,
principale base d'écoute au Canada, située en
banlieue d'Ottawa, plus de 4.000 km au sud.
Les
activités d'écoute dans l'Arctique ont commencé
dans les années 1950, quand les militaires canadiens
et américains se sont intéressés à
ce qui n'était qu'un laboratoire scientifique. Pendant
la guerre froide, Alert était l'un des postes aux premières
lignes de la défense de l'Amérique du Nord :
la station était munie de radars pour détecter
rapidement toute attaque potentielle de l'Union soviétique.
Si
le Canada décide de participer au projet de bouclier
antimissile cher au président américain George
W. Bush, Alert pourrait reprendre du galon.
Les
liens entre le CSE et Echelon
Les
rapports des comptes du CSE indiquent qu'en 1995-96, l'agence
prévoyait des paiements de sept millions de dollars
à Echelon et six millions de dollars à Cray
(fabricant quasi-exclusif des ordinateurs de décryptage
superpuissants de la NSA).
De
même, dans son rapport de 1997-98, le Commissaire du
CSE dévoile l'interdiction de collecte et de conservation
ou de dispersion d'informations relatives à des personnes
physiques ou morales d'un autre pays de l'UKUSA:
"Le
CSE s'engage explicitement à traiter les communications
des ressortissants des pays de la partie seconde de l'UKUSA
d'une manière conforme aux dispositions prises par
l'agence de leur pays, dans la mesure où ces dispositions
ne contrviennent pas aux lois du Canada. Il s'agit d'un
engagement réciproque qui vise à assurer que
les Etats ne prennent pas pour cible les communications
des uns et des autres ou ne circonviennent pas à
leur propre législation en prenant pour cible des
communications sur l'ordre des uns et des autres. En d'autres
termes, qu'ils ne fassent pas indirectement ce qu'il serait
illégal pour eux de faire directement".
La
première indiscretion
Jusqu'en
1995, aucun des gouvernements signataires du Pacte UKUSA ne
reconnut publiquement sa collaboration SIGINT.
Cette
année là, poutant, le gouvernement canadien
déclara:
"
Le Canada collabore avec certains de ses plus proches et
plus anciens alliés pour l'échange de renseignements
extérieurs (...). Ces pays et les agences responsables
dans chacun d'entre eux sont les Etats-Unis (National Security
Agency), le Royaume Uni (Government Communication Headquarters),
l'Australie (Defence Signals Directorate) et la Nouvelle-Zélande
(Government Communications Security Branch)".
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