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Accueil>Alliés>Angleterre (maj. 28/02/2003)
 
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Le Royaume-Uni

En dépit des déclarations britanniques de fidélité à la cause européenne, le fait est que ce rapport de collaboration très étroite dans la collecte de Signal Intelligence a de très fortes implications politiques, diplomatiques et économiques, et pèse effectivement plus lourd que quelque alliance européenne que ce soit, comme en atteste un document secret, 1994 Strategy Summary, préparé par sir John Ayde, chef du Government Communications Headquarters, le service britannique qui réceptionne et diffuse le SIGINT:

"Le rapport sur l’Ukusa est pour nous de la plus haute importance, y lit-on. Nous devons fournir à nos partenaires une contribution d’une qualité et d’une quantité telles qu’ils puissent en tirer satisfaction. Cela peut vouloir dire qu’il est parfois nécessaire de mettre également les ressources du Royaume-Uni au service des demandes américaines."

Pour Londres, les bénéfices de cette extraordinaire alliance d’espionnage sont sans aucun doute énormes. Non seulement le Royaume-Uni peut avoir accès à un système global et omnivore qu’il n’aurait jamais pu créer seul, gérer et maintenir à jour, mais, grâce au pacte UKUSA, il est protégé contre l’espionnage diplomatique, industriel et économique américain dont ses partenaires européens sont la cible:

"Tant que l’accord Ukusa restera en vigueur, aucun des quatre autres pays membres ne pourra penser avoir une politique extérieure véritablement indépendante", conclut Hager. Il ne faut donc pas s’étonner si, quand Washington attend son soutien (comme dans la crise irakienne), Tony Blair, bien qu’assurant la présidence de l’UE, ne cherche à aucun moment à construire un consensus européen, mais s’aligne immédiatement sur les positions américaines.

Fin 1988, après avoir réfléchi à l’éventualité de créer son propre réseau autonome de satellites espions, le gouvernement de Margaret Thatcher (qui utilisa ce réseau pôur piéger ses ministres) avait pris une décision difficilement réversible en signant un "mémorandum d’entente" ultra secret par lequel le Royaume-Uni s’engageait à intensifier son activité au sein d’Ukusa.

Pour ne pas être trop subordonnée à Washington, Londres s’engageait alors à verser une contribution de 500 millions de livres en échange du droit de réorienter sur une cible concernant ses propres intérêts l’un des trois satellites espions de la NSA, à raison de quatre mois par an au maximum, les exigences de la NSA ne conservant la priorité qu’en cas de crise.

Le GCHQ

Au niveau organique, le GCHQ dépend du Foreign & Commonwealth Secretary (comme le MI6). Ses missions sont définies par le Ministerial Committee on Intelligence Service (CSI) que préside le Premier Ministre. Enfin, les renseignements obtenus remontent vers le Joint Intelligence Comitte (le cabinet du Premier Ministre) afin d'y être exploités par la Assesments Staff and Joint Intelligence Secretariat.

Au regard de ses "confrères" du Secret Intelligence Service - MI6 - et du Security Service - MI5 -, il est sans contexte sur un pied d'égalité. D'ailleurs, sa position est comparable à celle de la NSA.

Il dispose aux États-Unis possède d'un bureau de liaison installé sur la base de la NSA, la Columbia Annex, située au 7200 Riverwood Drive, dans le parc de Rivers Corporate, au sud de Columbia dans le Maryland. La NSA entretient quant à elle une structure identique sur le site Menwith Hill.

On estime ses effectifs à 4 500 agents ce qui en fait le service d'interception le plus important d'Europe.

Par ailleurs, une de ses entités, le Communications Electronics Security Group (CESG) est en charge des demandes de certification des industriels pour leurs logiciels et leur matériels électroniques ou informatiques. Comme pour les États-Unis, il existe un risque indéniable qu'un tel "amalgame" entraîne conduise à l'ajout de backdoors dans les codes sources des logiciels inspectés.

Menwith Hill

Elle a pour mission officielle : "to provide rapid radio relay and to conduct communications research".

La plus importante base d'espionnage électronique du monde est la station NSA Field Station F83 de Menwith Hill, dans le Yorkshire. Connue au sein de la NSA sous le nom de code de USD 1000, c'est l'un des quatre centres principaux de gestion et de traitement des données fournies par les satellites Sigint, qui écoutent depuis l'espace. Sa deuxième fonction, Moonpenny, est d'intercepter les données transmises par les satellites étrangers, qu'ils soient militaires ou civils.

         Description

La base de Menwith Hill n'est pas mentionnée sur les cartes de la région. A partir de Leeds, il faut prendre la direction de Harrogate. Arrivé dans cette ville thermale aux allures victoriennes, il ne reste plus que quelques kilomètres à parcourir à travers les paysages verdoyants et vallonnés des landes du Yorkshire du nord. C'est là, au milieu des prés délimités par des murs de pierres sèches que s'est établie la plus grande base d'espionnage du monde. Le site est entouré par une simple clôture grillagée qui semble destinée à arrêter les troupeaux de moutons des alentours plutôt qu'à véritablement protéger le site.

Sa superficie est de 2,270 kilomètres carrés (560 acres), cette station pourvoit à ses propres besoins d'énergie électrique et est une petite ville en elle-même: elle contient des maisons, des magasins, une église et un centre sportif !

La station a été créée en 1956 et, en 1974, elle comptait déjà huit antennes satellitaires. Depuis, on y trouve quelques 30 antennes satellitaires dont plusieurs d'un diamètre supérieur 20 mètres. Au moins une des grandes antennes, mais certainement pas l'ensemble de celles-ci, est une antenne de réception de communications militaires.

En 1980, cette station employait 400 personnes. En 1996, ce nombre a triplé pour devenir 1400 personnes. Ces personnes sont des ingénieurs, des physiciens, des mathématiciens, des linguistes et des ingénieurs informaticiens, plus 370 employés du ministère de la défence. Au total, la station F83 employe autant que le MI5 britanique...

Y coopèrent Anglais et Américains. Pour ces derniers sont stationnés le NAVSECGRU, la AIA (avec le 451st IOS) ainsi que l'INSCOM, qui a le commandement de la station. Le site appartient ministère britannique de la Défense et est loué au gouvernement américain.

Elle compte quelques 22 terminaux pour satellites et est également station réceptrice des satellites de reconnaissance électronique. Tel les satellites Magnum, Trumpet (150m de diamètre), Orion (130m) et Vortex (105m). Lors de la catastrophe de Tchernobyl, le satellite Vortex put intercepter toutes les communications locales de la police et de l’armée jusqu’au niveau le plus bas. Ces satellites ont permis de réduire le nombre de stations au sol. Il est à noter que lorsque le nom d'un satellite est rendu publique, son nom de code est immédiatement changer (Chalet > Vortex > Mercury).

La station a reçu une récompense pour le support aux opérations navales des USA dans le Golfe Persique de 1987 à 1988. En 1991, une autre récompense lui a été remise pour son support aux opérations de guerre en Irak (Desert Storm et Desert Shield).

         Missions

Au départ, cette station avait pour tâche l'écoute de communications commerciales, principalement, puis dans les années 1980, la station a connu un nouveau bloc d'opération nommé Steeplebush, afin d'étendre ses programmes de surveillance satellite. Le nom de code de cette mission est MOONPENNY.

Au début des années 1990, un autre bloc Steeplebush II a été mis sur pied et actuellement, un troisième bloc, le Steeplebush III est en cours de construction.

C'est maintenant le site principal des USA pour la collecte COMINT contre un allié majeur des Etas-Unis, Israël. Ainsi, son personnel inclut des linguistes antraînés à l'arabe, l'hébreu, le persan et le farsi.

Menwith Hill a été récemment étendue pour intégrer des liens terrestres pour un nouveau réseau de satellites SIGINT lancés en 1994 et 1995 (RUTLEY). Le nom de la nouvelle classe des satellites demeure inconnu.

Morwenstow

Cette base, en Cornouaille, a été ouverte au début des années 70 avec l'introduction des satellites Intelsat 4; elle utilise d'ailleurs la station télécom satellite de Goonhille située à 110 kilomètres... dont elle intercepte les communications.

La station est desservie par le service de renseignement britannique (GCHQ) . Elle compte environ 21 antennes satellitaires, dont trois d'un diamètre de 30 mètres.

Dès 1971, a commencé la collecte systèmatique des communications (ILC COMSAT). Sa mission était d'intercépter les communications Intelsat par le biais de deux antennes de 30 mètres: l'une était orientée vers l'Océan atlantique et l'autre vers l'Océan Indien.

Cette CSOS ("Composite Signals Organisation Station") a diversifié les interceptions et décodages de téléphones, fax et internet (d’administrations mais aussi d’entreprises privées), et cible également les satellites régionaux.

En janvier 1998, un document de la BBC (repris par TTU) révélait que les services secrets de Sa Majesté espionnaient les Européens. Un ancien fonctionnaire anonyme de la section K (Europe) du Government communications headquarters (GCHQ), l’agence d’interception des communications a raconté comment son agence espionnait les vieux continent.

Chicksand

En 1964 y fut insatallé un système de réception AN/FLR-9 (antennes circulaires de 400 mètres de diamètre pouvant simultanément intércépter et déterminer l'azimut des signaux radio hautes fréquences sur autant de directions qu'il y a de fréquences).

La fonction principale de ce site était l'intercéption des communications soviétiques et des forces aériennes du Pacte de Varsovie. Elle était aussi appelée à collecter l'ILC et le NDC (transmissions diplomatiques non américaines). A cela s'ajoute la collecte du trafic FRD (communications diplomatiques françaises).

Bien que la plupart du personnel de cette station ait été des membres de l'Armée de l'Air des USA, l'intercéption diplomatique et ILC a été manipulée par les employés civils de la NSA dans une unité appelée DODJOCC.

Chypre

Depuis l'indépendance de Chypre en 1960, la Grande-Bretagne a conservé deux bases souveraines dans le sud et l'est de l'île où sont stationnés près de 4.200 soldats et qui recouvrent une superficie de 254 km2.

La base du sud-ouest comprend la garnison d'Episkopi et Akrotiri, la plus importante base aérienne britannique à l'extérieur de la Grande-Bretagne.

Celle de l'est comprend la garnison de Dhekelia et la station d'écoutes d'Ayios Nikolaos, qui selon des analystes, se révèle très utile dans la lutte contre les réseaux terroristes au Moyen-Orient.

La station de Paramaly est entrée en activité en 2000. On y trouve une unité SIGINT de l'armée anglaise, ayant pour nom de code UKM 253, y est stationnée.

La station d'Ayios Nikolaos compte 14 antennes satellitaires. Ses missions sont réparties entre deux unités : "Signals Regiment Radio" & "Signals Units" de la RAF. Sa spécificité tient à sa proximité avec les Etats Arabes et au fait qu'elle est située à l'intérieur de plusieurs zones de couverture des satellites de communications civiles.

L'ancienne station de Hong-Kong

Créée à la fin des années 70, en même temps que la deuxième génération d'Intelsat, la station équipée de grandes antennes satellitaires. Son démantèlement a commencé en 1994 et les antennes ont été transférées en Australie.

On ne sait pas quelle station a repris les missions d'Hong Kong: Geraldton, Pine Gap ou Misawa au Japon. Ces missions pourraient avoir été réparties sur différentes stations.

L'ordinateur Dictionnaire de Westminster

En 1991, la télévision anglaise diffusa une émission sur les opérations de l'ordinateur Dictionnaire de Westminster, à Londres.

L'émission affirma qu'il "intercepte secrétement un par un chaque telex qui arrive à Londres, qui en part, ou qui traverse la ville: des milliers de messages diplomatiques, commerciaux et personnels quotidiens. Ceux-ci alimentent un programme connu sous le nom de "Dictionnaire", lequel choisit des mots clefs dans la masse de signaux interceptés et sélectionne des centaines d'individus et de corporations".

L'émission faisait également remarquer que c'était une équipe de sécurité employée par British Telecom qui faisait fonctionner les "Dictionnaires", bien qu'ils soient contrôlés et utilisés par le GCHQ.

Pour note, d'autres "Dictionnaires" seraient présents à Kojarena, en Australie, dans l'ancienne base d'interception de Stanley Fort, à Hong-Kong (il ne doit plus y être !) et au GCHQ de Cheltenham, en Angleterre.

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