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Accueil>Historique>Les affaires (maj.04/03/2003)
 
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Les affaires

Les éléments relatés ci-dessus sont globalement de deux types. D'un côté des actions militaro diplomatiques, répondant à la mission américaine de défense du monde libre. De l'autre des actions économico financières justifiées par le mauvais comportement des concurrents américains. Les " révélations " tiennent ainsi plus de l'opération de marketing que du scoop !

Ainsi, les épisodes les plus intéressants sont en fait ceux pour lesquels nous avons le moins de détails car ils relèvent quant à eux réellement de l'espionnage pure et simple.

Notons que, selon les américains, la communauté du renseignement a toujours fait du renseignement économique pour trois raisons : suivi des biens à double usage, respect des sanctions économiques et utilisation de méthodes frauduleuses de la part d'entreprises ou de gouvernements étrangers. Il n'a jamais été question de recueillir des secrets technologiques au profit d'entreprises américaines.

Pour résumé, à Washington, on répète qu'il n'est pas question d'espionner pour Chrysler ou Exxon, que cela nuirait à la libre concurrence. Mais on ajoute que les services secrets peuvent aider les compagnies américaines dans un cas : pour dénoncer les pots-de-vin qui permettent à des firmes étrangères d'obtenir des gros contrats aux dépens de firmes américaines.

1950-60: Opération Shamrock

Durant les années 50, les compagnies de télégraphe américaines, la Western Union en particulier, remettaient tous les soirs à un officier de l'agence une copie de l'ensemble du trafic qui entrait aux Etats-Unis ou en sortait.

Cette activité a resta complètement inconnue pendant 30 ans, jusqu'à ce que des enquêtes soient diligentées autour de l’affaire du Watergate. Le 8 août 1975, le directeur de la NSA, le Lieutenant Général Lew Allen admet au « Pike Committes » que « la NSA intercepte systématiquement toutes les communications internationales, qu’elles soient aériennes ou par le câble »

Légalement, les législateurs américains considèrent de telles opérations comme étant anticonstitutionnelles. En 1976, le département de la Justice se livre à une étude sur les possibles « criminal offences » de la NSA.

Mais, selon un proche de la NSA, " le patriotisme et l'intérêt bien compris font céder n'importe quelle entreprise sollicitée par la NSA, explique un ancien de la maison. C'est pourquoi je suis sûr que le nouveau réseau mondial de téléphonie mobile, Iridium,[ndlr. ayant fait faillite depuis] qui permet de téléphoner de n'importe où, est déjà sous la coupe de la NSA. Pourquoi ? Parce que les deux promoteurs principaux de l'entreprise sont de très importants fournisseurs de l'agence, qui, je vous le rappelle, dispose d'un budget d'au moins 50 milliards de francs... "

1986: Berlin-Ouest

En 1986, deux soldats américains étaient tués dans l'explosion d'une discothèque à Berlin-Ouest. L'attentat n'a pas été revendiqué.

Pourtant l'Etat commanditaire, la Libye, a été immédiatement identifié par les Etats-Unis : la NSA avait intercepté et décrypté les communications entre les ambassades de Tripoli à Berlin-Est et Rome. En effet, quelques minutes après l'explosion, un membre des services secrets de Kadhafi disait : " L'opération a bien eu lieu. Elle n'a pas laissé de traces. "

Quelques jours après, Reagan autorisait le bombardement de la capitale libyenne.

1990: Koweït

En juillet 1990, les satellites Keyhole ont vu le déploiement des troupes irakiennes à la frontière du Koweït. Le 27, six jours avant l'invasion, les capteurs infrarouges ont même repéré les camions militaires transportant de l'eau, du gasoil et des munitions.

1991: Ex-URSS

Le lundi 19 août 1991, à Moscou, ulcérés par la décomposition de l'empire soviétique, les chef du KGB et de l'Armée rouge prennent le pouvoir au Kremlin. Ils prétendent que Mikhaïl Gorbatchev est soudainement tombé " malade ", qu'il est " incapable " de diriger le pays et qu'il se repose dans sa datcha en Crimée.

George Bush fait une première déclaration ambiguë, dans laquelle il ne condamne pas les putschistes. Le directeur de la CIA vient de lui montrer les photos du satellite espion qui suit tous les faits et gestes de Gorbatchev : ce dernier est en réalité prisonnier dans sa maison, il lui est impossible de rentrer à Moscou. Le nouveau pouvoir va peut-être réussir à s'installer. Bush veut ménager l'avenir.

Quelques heures plus tard, le ton change radicalement : Bush dénonce violemment le pronunciamiento et refuse de reconnaître les usurpateurs du Kremlin.

Entre les deux déclarations, la NSA lui a fait parvenir un nouveau rapport: elle a intercepté et décodé toutes les discussions téléphoniques entre les chefs rebelles. Ils y apparaissent divisés, peu sûrs d'eux. Plus grave : les commandants régionaux de l'armée soviétique ne les suivent pas, la plupart refusent même de répondre à leurs appels téléphoniques.

Avant tout le monde, Bush sait donc que le coup d'Etat ne réussira probablement pas.

1992-98: Lopez

La NSA découvre la trahison d'un dirigeant de General Motors, Lopez, qui a vendu à Volkswagen d'importants secrets commerciaux. Comment ? Un ancien de l'agence explique : " La NSA suit avec beaucoup d'attention tous les mouvements de fonds dans les banques suisses. Un jour, elle a découvert que ce Lopez cherchait à placer une fortune. Rien de plus simple, alors, que de remonter au généreux donateur, Volkswagen. "

La NSA a ainsi intercepté, par le biais de la station de Bad Aibling une vidéo conférence entre le directeur de VW, F. Piëch et Lopez. Les éléments de celle-ci sont transmis à General Motors et à Opel. Les charges sont suffisantes pour que le ministère public ouvre une enquête.

L'enquête révèle que Lopez et trois de ces collaborateurs transmirent des documents et des données des secteurs de la recherche, de la planification, de la fabrication et des achats (concrètement, il s'agit de documents relatifs à une usine en Espagne, d'informations relatives au coût des différents modèles, d'études de projets, de stratégies d'achat et d'économies).

En 1998, l'action en justice est suspendue. Intervient alors un règlement à l'amiable entre les deux groupes. Lopez démissionne de ses fonctions de directeur de VW en 1996 ; il verse 100 millions de $ à GM/Opel (prétendus frais d'avocats) et achète durant 7 ans des pièces de rechange pour un total de 1 milliard de dollars.

1993: Négociations du GATT

En 1993, les participants français aux négociations du GATT sont tous espionnés et mis sur écoute.

Jean Guisnel, journaliste au Point et auteur de Guerres dans le cyberespace, indique d'ailleurs que la NSA a percé les conversations du gouvernement français à propos du Gatt (General Agreement on Tariffs and Trade).

Les négociateurs, parmi lesquels Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, conversaient régulièrement avec leur cabinet parisien depuis des avions militaires Falcon sans que leurs communications soient cryptées…

Ce type d'espionnage est d'ailleurs institutionnalisé : au département du Commerce, existe un l'0ffice of Executive Support qui fait le lien entre les négociateurs et les agences de renseignement - plusieurs membres de la CIA et de la NSA en font partie.

1993: Srebrenica

En juillet 1995, les Keyhole ont vu les massacres de Srebrenica, mais la Maison-Blanche n'a pas bougé.

1994-95: Airbus

Dans le cadre d'un contrat d'achat d'avions de 6 milliards de $ entre Airbus et la compagnie d'Arabie Saoudite, la NSA a intercepté les fax et les communications téléphoniques - transitant par satellites de communications - entre les deux partenaires. Les informations ainsi collectées sont transmises à Boeing et Mc Donell-Douglas. Ce dernier obtient le marché.

Au passage, aurait été mis au jour une manoeuvre de corruption d'Airbus ( pots de vin à des membres de la commission chargé d'attribué le marché) qui empêcha le consortium européen de dénoncer ce procédé et/ou qui justifia l'action des américains au regard du comportement déloyal des européens.

1994-96: Enercon

L'ingénieur A. Wobben, de la société Enercon GmbH, met au point une éolienne de haute technologie pour la production d'électricité. La NSA prend connaissance de ses travaux et les transmet à une entreprise américaine, Kenetech, qui s'empresse de déposer les brevets relatifs à cette découverte.

Finalement, Enercon obtiendra justice mail le mal est fait : ses ambitions de pénétration du marché américain sont à jamais anéanties. Le préjudice s'éléve à plusieurs millions de DM.

1994: Thomson-CSF

En 1994, la NSA a intercepté des appels téléphoniques entre Thomson-CSF et le Brésil pour le projet SIVAM, un système de surveillance de la Forêt Amazonienne de 1,3 milliards de USD.

Thomson était - bien entendu - soupçonné d'avoir "acheté les membres stratégiques du gouvernement Brésilien". Conclusion, le contrat fut remporté par Raytheon Corporation qui annonça peu de temps après : "le Département du Commerce Américain a travaillé durement pour soutenir l'industrie US dans ce projet". Au passage, la société Raytheon assure la maintenance et l'ingénierie de la station de Sugar Grove.

Pourtant, en novembre 1995, quelque temps après cet épisode, la presse brésilienne publiait des transcriptions d'écoutes téléphoniques, probablement réalisées par la NSA, mettant en cause les tentatives de corruption d'un officiel brésilien par... Raytheon.

Ainsi, la NSA aurait informé la Maison-Blanche du montant des dessous-de-table versés par l'entreprise française à des responsables brésiliens, et Bill Clinton serait personnellement intervenu - selon quelles modalités - auprès de Brasilia pour retourner la situation.

Signalons tout de même qu' au cours de la seule année 1998, Thomson-CSF et Raytheon se sont alliés pour remporter trois contrats : équipements radio pour la Royal Air Force, sonars pour l'US Navy et radars pour l'armée helvétique. D'ailleurs un « rapprochement » avec Raytheon est évoqué par le P-DG de Thomson-CSF, Denis Ranque, dans un entretien publié dans Monde du 3 février 2000; fin juin, la revue confidentielle Defense News s'est montrée plus précise : citant des sources proche de Raytheon, elle évoque la création d'une joint-venture dans les radars hautement stratégiques

De plus, depuis le début de l'année 200, un certain Lord Roger Norman Freeman, 57 ans, fait partie du conseil d'administration de Thomson-CSF. Et ce, suite au rachat d'une société de défense d'Irlande du Nord qu'il dirigeait, Short Missile Systems. Or la notice biographique de Lord Roger précise qu'il était « ministre Defence procurement du gouvernement britannique entre 1994 et 1995 ». Le fait que ce haut fonctionnaire de Sa Majesté occupait ce poste au moment de l'affaire Sivam reste bien entendu pure coïncidence.

1995 : Voitures de luxe japonaises

Le Washington Post a révélé qu'en 1995 l'envoyé de Bill Clinton au Japon, Mickey Kantor, avait bénéficié de l'aide de la NSA lors de discussions très serrées avec Tokyo sur les quotas d'importation de voitures.

L'information portait sur les normes d'émissions des voitures japonaises. La barrières des normes est, rappelons-le, un grand classiques des négociations économiques internationales.

Mars 2003: Résolution de l'ONUS contre l'Irak

Selon l'hebdomadaire dominical britannique The Observer qui a obtenu un mémorandum en date 31 janvier 2003, la NSA se livre à des interceptions à l'encontre des délégations du Conseil de Sécurité de l'ONU dans le cadre des efforts des Etats-Unis pour rallier les indécis - Angola, Cameroun, Chili, Mexique, Guinée et Pakistan - avant le vote sur une deuxième résolution concernant l'Irak.

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