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Accueil>Alliés>Le Japon (maj. 28/03/2003)
 
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Le Japon

Au Japon, et conformément au "Traité de Sécurité " signé le 2 septembre 1945, les États-Unis entretiennent une base à Misawa, au nord du pays.

La station de Misawa

Cette station, au nord de l'île principale de Honshu, existe depuis 1948. Elle est dotée depuis cette même date d'une antenne HFDF. Officiellement, sa mission est d'être un "Cryptology Operations Center".

Y sont stationnés des Japonais et des Américains. Pour ces derniers, on y trouve le NAVSECGRU, l'INSCOM ainsi que certains groupes de la AIA (544th IG et 301st IS).

Son nom de code est USA 39. Officiellement, il s'agit d'un "Cryptology Operation Center". En fait cette station permettrait d'écouter les satellites russes Molnya ainsi que d'autres satellites de communication russes.

Les écoutes se font également par voies aéroportées, grâce aux célèbres avions espions américains, les EP-3 . L'un de ces appareils est déjà célèbre : le 31 mars 2000, suite à une avarie, il est tombé entre les mains des Chinois et son équipage a été emprisonné sur l'île méridionale de Hainan.

De plus, le Japon, en sus des avions de l'US Air Force, posséde 5 appareils de ce genre, qui ont été « modifiés » aussitôt après la "saisie" de l'EP-3 américain par les Chinois. Après chaque mission, les renseignements sont décodés et analysés au 1er sous-sol top-secret du QG de l'Agence japonaise de la défense (JDA) située dans le quartier de Ichigaya, à Tokyo.

Enfin, le parlement de Tokyo a adopté en mars 2001 un budget de 8,6 millions de francs pour créer des programmes d'interception et de surveillance.Il s'agit du dossier "Kari-no-mail", logiciel "sniffer" dédié à l'écoute des communications internet. Un appel d'offres a été lancé en avril 2001 pour un coût estimé à 500 000 francs l'unité. Une première version doit être finalisée d'ici septembre 2001, pour être installée chez les FAI au printemps 2002.

Une étroite coopération américano-japonaise

Takamizawa Nobushige est devenu, en quelques années, l'une des personnalités les plus marquantes de l'Agence de Défense japonaise (JDA). Il dirige actuellement la Division renseignement du Bureau de Politique de défense de la JDA. Mais surtout, il est au coeur de la redéfinition de l'alliance Japon-USA.

Déjà en 1996, sous le gouvernement Hashimoto, il avait été le rapporteur principal de la «Commission Higuchi», chargée de définir la nouvelle part que le Japon devait prendre à sa politique de défense, qui avait débouché sur le Projet de Programme de Défense Nationale (National Defense Programme Outline), rédigé par le même Takamizawa.

Nommé directeur du Bureau des Opérations, il avait ensuite évalué l'impact des forces nippones dans d'éventuels conflits régionaux (avec la Corée du Nord ou la Chine). Son passage à la National Defense University du Pentagone que préside le vice-amiral Paul Gaffney, a été décisif dans la définition de la nouvelle politique japonaise. Les décideurs du Pentagone comme ceux de la JDA estiment que la NDU, par son système de stagiaires, est l'un des conduits principaux des échanges stratégiques entre les deux pays.

A la suite du 11 septembre 2001, Kanemoto Toshinori (ancien président d'Interpol) est chargé de la coordination du renseignement dans l'archipel ce qui le met en contact direct avec les directions des services de renseignent américains.

Allié ou victime?

Au tableau de chasse des grandes oreilles, on compte Shin Kanemaru, ex-parrain de la politique japonaise. Au milieu des années 90, les écoutes des communications à micro-ondes ont permis aux américains d'apprendre qu'il cachait chez lui des barres d'or et assez de liquidités pour aider ses amis politiques… et acheter les autres.

Le 20 juin 2001 une délégation de plusieurs ONG à déposé au Parlement une motion qui s'articule autour de deux questions principales:

- le Japon est-il intégré au système Échelon en vertu du "Traité de Sécurité"?

- le Japon est-il victime du système comme le déclarent régulièrement des fonctionnaires du MOF et du METI?

Sur ce dernier point, des doutes existent sur l'origine des connaissances américaines lors des négociations commerciales sur l'automobile ou sur l'OMC ainsi que sur celle des révélations sur les fonds secrets du ministère japonais des affaires étrangères.

Ce climat de suspicion est renforcé par la une d'un grand quotidien japonais, le Mainichi Shimbun, qui a raconté dans son édition du 26 juin comment la Nouvelle-Zélande était la tête de pont d'Échelon en Asie pour surveiller les diplomates japonais.

Puis, dans un témoignage exclusif publié le 27 juin 2001 par ce même quotidien, le journaliste néo-zélandais Nicky Hager affirme que les moyens d'interception de la NSA ont été « ouvertement » utilisé en secret pour des missions d'espionnage industriel contre le Japon, et au bénéfice des États-Unis.

Selon lui, le GCSB néo-zélandais (Government Communications Security Bureau, l'équivalent de la NSA) espionnait le Japon depuis sa base de Wellington jusqu'en 1989, en analysant les données lui venant des stations d'écoute "Sigint" américaines. Après 1990, le bureau a créé une base à Waihopai, non loin de la ville de Blenheim, recourant à un réseau sophistiqué de recueil de données afin d'espionner les transmissions des ambassades et consulats japonais. Après traitement et traduction, des rapports parvenaient régulièrement à la NSA.

Parmi les documents secrets évoqués par le Mainichi, figurent des rapports et des télégrammes diplomatiques des missions et ambassades japonaises en Océanie, ainsi que des informations secrètes sur le commerce, la pêche, les négociations commerciales, le soutien aux pays en voie de développement et les questions d'immigration. Dans les années 80, Echelon a notamment intercepté certaines communications concernant des négociations gouvernementales japonaises au sujet du prix du charbon. Une indiscrétion qui avait permis aux néo-zélandais de conclure un accord favorable à leurs exportations vers le Japon.

Coopération UKUSA

L' Agence Spatiale Japonaise (NASDA) et la societe australienne Xantic, filiale de Telstra, ont signé un accord, le 16 octobre 2001,pour la construction de deux stations de controle de satellite dans le Telstra International Telecommunications Centre de Perth.

La premiere station assurera les communications avec deux satellites japonais a buts scientifiques et commerciaux. La seconde contribuera a la securite de quatre satellites de renseignement dans leur phase de lancement et de mise en orbite, puis elle sera demantelee.

Une volonté d'autonomie...

Le Japon a procédé au tir, le 28 mars 2003, d'une fusée H-2A, porteuse des deux satellites espion entièrement développés par des firmes locales et équipés de senseurs optiques capables d'identifier des objets mesurant moins d'un mètre.

Le Japon, qui se considérait comme protégé par le parapluie américain pendant les années de guerre froide, a brutalement pris conscience de la nécessité de capacités de défense plus autonomes lors du tir en 1998 par la Corée du Nord d'un missile de moyenne portée Taepodong qui avait survolé l'archipel avant de tomber dans le Pacifique.

La Corée du nord, qui a qualifié ces lancements de satellites de "provocation", a tiré deux missiles sol-mer en février et mars et est soupçonnée d'avoir déployé une centaine de missiles de type Rodong-1 d'une portée de 1.300 km et capables d'atteindre l'ensemble du Japon.

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