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AVERTISSEMENT

Ce document provient du site de La Tribune. Il date du 11 février 2003.

 

Un antagonisme persistant

Eric Chalmet et Olivier Provost

L'histoire court dans les services de renseignement et les grandes entreprises françaises. Voilà une dizaine d'années (on parle de 1992-93), les services américains spécialisés dans la sécurité et le renseignement économique nouveau cheval de bataille de la CIA mais aussi de la puissante NSA, National Security Agency ont voulu faire le point sur les secteurs clés pour l'économie des Etats-Unis, en particulier pour ses exportations. Sont arrivés en tête l'aéronautique et le spatial (avec Boeing), l'armement, l'agroalimentaire et l'énergie.

A partir de là, les Américains ont voulu identifier qui étaient leurs principaux concurrents. Et là, surprise. Aéronautique ? Les Européens avec Airbus dont le siège est à Toulouse, France. Même chose dans le spatial avec Arianespace. Armement ? Les Français là encore. Idem dans l'énergie, du pétrole au nucléaire en passant par les centrales électriques. Agroalimentaire ? Il fallait une nouvelle fois chercher du côté de l'Hexagone. Selon des industriels français, sur 23 technologies clés identifiées par les Américains, les Français étaient leurs principaux rivaux dans 17 cas.

Dès lors, Washington est fortement suspecté par Paris d'avoir nettement intensifié la pression sur les entreprises françaises. Les plus paranoïaques (ou réalistes ?) parleront d'espionnage. Mais les Etats-Unis ont aussi et surtout porté au maximum la pression politique exercée sur les pays candidats à l'achat de matériel sensible et leurs efforts dans le cadre des négociations multilatérales, de type de celle du GATT devenu l'OMC (Organisation mondiale du commerce).

L'antagonisme entre la France et les Etats-Unis est particulièrement tangible dans cette enceinte. Politique agricole, subvention aux producteurs d'acier, règles antidumping, accès aux médicaments génériques des pays en voie de développement sont autant de dossiers qui gênent les relations transatlantiques et sur lesquels la France se trouve en première ligne au sein de l'Union européenne. Ces dossiers figureront parmi les sujets de discussion de la réunion "mini-ministérielle" de l'OMC qui se tiendra du 14 au 16 février à Tokyo.

De ce côté de l'Atlantique, il se murmure que pour défendre leurs intérêts économiques, les Etats-Unis viennent de resserrer leurs priorités hors du cadre feutré de l'OMC, faisant de l'acquisition des technologies sensibles un de leurs nouveaux objectifs. Rumeur que les forts soupçons de déstabilisation de l'entreprise française Gemplus, spécialiste mondial de la carte à puce, au profit d'intérêts américains, ne font que renforcer.

 

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