La National Security Agency Introduction Vous pensez être anonyme sur le net, avoir une vie vraiment privée parce que nous sommes 6 milliards sur terre ? Illusion du monde moderne et voici pourquoi. Chaque pays possède comme il se doit sa propre agence de renseignement. Mais s'il y a bien un pays qui en possède une digne de ce nom, ce sont les États Unis. Cette agence s'appelle la NSA (National Security Agency). Si les États Unis sont aujourd'hui le pays le plus puissant du monde aussi bien en terme militaire qu'économique, c'est sûrement en bonne partie grâce à elle. La NSA est née pendant la 2ème guerre mondiale en 1941 après l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais. Afin d'intercepter et de décoder les communications militaires des Nazis et des Japonais, elle a mis en place progressivement des moyens technologiques fabuleux. Aujourd'hui, la NSA peut intercepter toute forme de communication dans pratiquement n'importe quel pays du monde pour ensuite les utiliser à son avantage en termes économique, stratégique et politique. 1 Qui sont la NSA et le NRO
Tout commença probablement en 1941 lors de l'attaque surprise des Japonais à Pearl Harbor. Les Américains n'avaient semble-t-il pas pu l'anticiper. Ils développèrent alors avec les Britanniques le gigantesque centre d'écoute de Bletchley Park en Grande-Bretagne. Ce centre d'écoute devait permettre deux choses : intercepter et décoder les communications militaires des Nazis et des Japonais. Près de 10 000 personnes, dont des mathématiciens très renommés comme Alain Turing pour n'en nommer qu'un, travaillaient dans ce projet dénommé le Projet ULTRA.
Le United States Sigint (Signal Intelligence) - USS - comprend la NSA, des unités de support militaire appelé le Central Security Service, et une partie de la CIA. Après la collaboration de la Grande-Bretagne et des États Unis durant la 2ème guerre mondiale, en 1947, ces deux pays signèrent un pacte secret pour continuer leur collaboration axée sur les écoutes. Trois autres nations anglophones rejoignirent le pacte peu de temps après: le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande en tant que membres secondaires. Ce pacte n'a été rendu grand public qu'en Mars 1999, quand le gouvernement Australien confirma que son agence d'écoute, le "Defense Signals Directorate", "coopérait avec d'autres agences étrangères sous le pacte UKUSA." Ce pacte permet de partager les ressources, les tâches et les résultats entre les gouvernements participant au système ÉCHELON qui sera expliqué dans le détail dans les chapitres suivant.
Selon les publications officielles du gouvernement Américain, le budget de la NSA s'élevait à 4 milliards de USD en 1996, ce qui représente environ 28 milliards de FRF au taux de change de 1 USD = 6 FRF. Pour information, Georges Tenet directeur de la CIA, a révélé (cf. Nouvel Observateur - N°1779 - 10/12/1998) que le budget total des treize agences de renseignements US s'élèverait à environ 28 milliards de dollars pour l'année 1999. Pour donner un ordre de grandeur, cela représente 2,1% du PIB Français, soit pratiquement l'équivalent de la croissance en France.
Le NRO (National Reconaissance Office) est l' agence américaine concevant et fabriquant les satellites espions. On sait très peu de choses sur cette agence. Par exemple jusqu'en 1992, on ne connaissait même pas son en tête de papier à lettre. Son véritable budget est classé Secret Défense. Le NRO est née en le 25 Août 1960 suite à une controverse intense entre la Maison Blanche, la CIA et le Département de la Défense pour déterminer qui aurait la responsabilité de la reconnaissance par satellite du pays, voire de suivre un véhicule ou une personne. Cette agence, sous l'impulsion du Président Eisenhower, fut créée dans le but d'assurer les intérêts de tous les demandeurs, aussi bien dans le renseignement civil que militaire. Aujourd'hui, le NRO posséderait des capacités d'observation uniques au monde. Cette agence est d'ailleurs le fournisseur officiel de la NSA en terme d'imagerie satellite. Les noms de codes relativement connus de ces satellites sont les Keyhole. L'un des derniers en date s'appellerait KH 12 Imporved Crystal. Il permettrait d'observer la terre de jour comme de nuit en utilisant la technologie radar avec une précision de quelques centimètres (il devient facile de reconnaître une marque de voiture, de compter le nombre de personnes sur un square). En sus de ces satellites d'observation, il existerait également les satellites d'interception / d'écoute des communications. Ceux là sont utilisés par la NSA. Leurs caractéristiques sont inconnues mais il y en aurait un certain nombre en orbite géostationnaire (cela signifie que le satellite reste fixe par rapport à un point de la terre) pouvant intercepter les communications transitant initialement vers le réseau Intelsat (organisme civil de télécommunications possédant plusieurs satellites) qui a pour mission de relayer nos communications transcontinentales. Ces satellites développés par le NRO ont pour nom de code Mercury. Ils sont placés juste à coté des satellites INTELSAT. Leur diamètre serait énorme (entre 80-100m ?). Ce sont des gigantesques paraboles dépliables qui captent le signal, tout comme l'INTELSAT, puis le réacheminent vers une station d'écoute qui se charge de décrypter les communications (vocal, fax, mail, telex) en utilisant les Dictionnaires. Pour plus de détails techniques lire le chapitre Réseau Échelon - section Moyens matériels & humains.
Il y a quelques années, le congrès Américain a découvert que le NRO avait dissimulé dans sa comptabilité environ 25 milliards de Francs. La manipulation comptable était légale mais elle permettait surtout de pouvoir mener des opérations clandestines (notamment l'installation de systèmes d'écoutes) sans alerter les pays étrangers . Tout comme la CIA d'ailleurs. Comme précisé ci-avant, le budget du NRO reste classé secret défense. Néanmoins on peut l'estimer à environ 8-9 milliards de USD. Soit la une somme de 50-60 milliards de FRF. Les derniers chiffres officiels donnés datent par ailleurs de 1996. 2 Le réseau Echelon
Le réseau ECHELON tel que nous le connaissons a été conçu et construit par la NSA dans les années 80. Il permet d'intercepter de manière non discriminatoire, des emails, des faxs, des telex et des communications téléphoniques transportées sur pratiquement n'importe quel support (satellites, câbles sous-marins, etc.) et par n'importe quel réseau de télécommunication. Ce système, à la différence des autres développés pendant la Guerre Froide, est avant tout à but non militaire : gouvernements, entreprises, individus sont devenus les cibles primaires du réseau ECHELON. Bien sûr, nous savons tous que dans chaque pays, les organismes d'espionnage et de contre-espionnage réalisent des écoutes sur leur propre territoire pour assurer la sécurité du pays. Mais ce qui est extraordinaire, c'est que ECHELON fonctionne à l'échelle planétaire. ECHELON n'a pas pour but premier d'intercepter des communications sous toutes ses formes d'un individu en particulier mais plutôt d'intercepter des informations en masse pour réaliser ensuite le tri de ce qui est intéressant au moyen de supers ordinateurs (les Crays)et des Dictionnaires. Pour cela, comme nous le verrons par la suite, un réseau de stations d'écoute a été établi au niveau mondial pour permettre ces interceptions. Certaines stations écoutent des satellites, d'autres des communications terrestres, voire des communications radio.
Le schéma ci dessus situe les principales stations d'écoutes de la NSA : Tableau exhaustif des stations d'écoutes appartenant à la NSA :
Le réseau ÉCHELON permet de relier toute ces stations pour fournir aux États Unis, la possibilité d'intercepter un très grand nombre de communications transitant sur la planète.
Chaque station du réseau ÉCHELON utilise des super ordinateurs par lesquels transitent tous les messages. Dans ces ordinateurs, des Dictionnaires contenant des mots clés pré-programmés. Ainsi des mots relatifs à des sujets types, des villes, des noms, etc. permettent de réaliser des tris, afin de produire des dossiers cohérent. Bien que des milliers de messages se déversent dans ces ordinateurs chaque minute, ce derniers sont lus et traités en temps réel. Le patron de la NSA, dans l'une des rares interviews affirmait que l'agence devait traiter toute les 3 heures, autant d'informations qu'il y en a dans la bibliothèque du Congrès Américain, la plus grande du monde. Diagramme décrivant l'opération : 5 étapes sont nécessaires à l'interception :
En 1994, la NSA avait intercepté des appels téléphoniques entre Thomson-CSF et le Brésil pour le projet SIVAM, un système de surveillance de la Forêt Amazonienne de 1,3 milliards de USD. Thomson était soupçonnéd'avoir "acheté les membres stratégiques du gouvernement Brésilien". Conclusion, le contrat fut remporté par Raytheon Corporation qui annonça peu de temps après : "le Département du Commerce Américain a travaillé durement pour soutenir l'industrie US dans ce projet". Au passage, la société Raytheon assure la maintenance et l'ingénierie de la station d'interception du réseau ÉCHELONà Sugar Grove. En 1995, par l'intermédiaire d'un satellite de communications commercial, la NSA a ressui à récupérer tous les fax et conversations téléphoniques entre le consortium Européen AIRBUS, la compagnie d'aviation Saudi National Airlines et le gouvernement Saoudien. L'agence avait trouvé que les commerciaux d'Airbus offraient des dessous de table aux officiels Saoudien. L'information fut transmise à Boeing et Mc Donell Douglas Corp, qui firent une offre plus avantageuse pour finalement remporter ce contrat de 6 Milliards de USD".
La récolte systématique de communications transitant par satellite commença pour la NSA en 1971. Deux stations terrestres furent construites dans ce but :
La situation resta inchangée jusqu'à la fin des années 70. C'est alors qu'un troisième site, toujours aux États-Unis, fut installé à Sugar Grove, en "West Viriginia". La responsabilité du site fut confié à l'US Naval Security Group. Par la suite, le réseau d'écoute ÉCHELON se développa en parallèles du nombre croissant de télécommunications entre 1985 et 1995. Des stations furent implantées au Canada, en Australie ainsi qu'en Nouvelle-Zélande. Celles qui existaient déjà, furent agrandies et modernisées. Comme montré dans le chapitre 2.1.1, une quinzaine de stations d'écoute principales réparties dans le monde seraient en activité actuellement. Il existe sûrement d'autres stations mais elles seraient plus discrètes, plus petites et plus spécifiques à la région voire au pays où elles sont installées. Aujourd'hui, on estime, que le réseau ÉCHELON utilise 120 antennes réparties dans les pays du pacte UKUSA , à des fins d'écoutes et de renseignements. Les catégories d'antennes (sachant que plusieurs types d'antennes peuvent se trouver sur une même station d'écoute):
On distingue trois classes de satellites:
Petite précision tenant de l'anecdote. Motorola a lancé en 1997 le réseau de communication planétaire connu sous le nom d'IRIDIUM. Ce réseau constitué de 66 satellites évoluant en orbite basse et quadrillant la terre, devait permettre de pouvoir appeler et d'être joignable de n'importe point du globe. Ce qui posa un problème pour la NSA dans un premier temps, attendu que les communications transitent du téléphone cellulaire directement par plusieurs satellites sans passer par des stations de relayage terrestre (en revanche INTELSAT utilise le principe des relais terrestre). Mais Motorola étant un gros fournisseur de l'Agence, on peut être sûr que le réseau est largement écouté par celle ci d'une manière ou d'une autre.
L'Agence est l'organisme au monde le plus grand consommateur de matériel informatique. Elle travaille par ailleurs en étroite collaboration avec quelques grands fabricants américains tel que Motorola, Intel, IBM, ainsi que le fabricant de super ordinateurs : CRAY/SGI. Elle possède même sa propre unité de fabrication de composants à Fort Meade, pour éviter les fuites, et produire des processeurs à la demande. Fournir un bilan informatique de la NSA afin d'estimer sa puissance de calcul est impossible, mais en se fondant sur les informations fournies par CRAY, le listing des 500 ordinateurs les plus puissants du monde, et surtout en essayant de dimensionner les besoins par rapport au volume d'écoute, il devient possible d'émettre quelques hypothèses. En regardant sur le site de Cray (www.cray.com), on peut se faire une idée des performances des supers-odinateurs, le haut de gamme étant le CRAY SV1. Aujourd'hui c'est le super-ordinateur commercial le plus puissant du monde. Il est configurable sur mesure en fonction des performances et des attentes du client comme le montre le tableau ci-dessous:
Partant du principe qu'il existe une quinzaine de stations d'écoutes terrestres dans le monde, il faut donc par station au moins un super-calculateur, pour réaliser les premiers tris. Les données étant centralisées au siège de la NSA (là ou s'effectue le tri final, le classement et les rapports), il faut sûrement rajouter au moins 4 autres super-ordinateurs :
D'autre supers-calculateurs doivent exister, mais de puissance peut être plus réduite mais, surtout, dédiés à certaines tâches, notamment l'analyse vocal des écoutes téléphoniques. A ce propos, des puces spécialisées dans la reconnaissance vocale existent déjà sur le marché. Nous arrivons donc à une vingtaine de supers-ordinateurs, des capacités de transmission optique/satellite de plusieurs dizaines voire centaine de Gbits/sec et des capacités de stockage pouvant sûrement atteindre des dizaines de milliers de Go. Il sera difficile d'en dire plus par manque d'informations pour l'instant. Pour terminer sur le chapitre des ordinateurs et réseaux, la NSA serait dotée d'un réseau ultra sécuriséappelé INTELINK (Source : Top Secret Intranet Ed. Charles Goldfare Series - aut. Frederick Martin). Selon l'auteur, un ancien de l'agence, ce réseau, mis en place depuis 1994, serait relié aux bases de données secrètes de la NSA, de la CIA ainsi que des services spéciaux de l'armée américaine. La manière dont transitent les données ne sont pas connues, mais on peut penser que cela s'effectue par satellite et par des lignes spécialisées isolées des réseaux public. Il serait consultable depuis n'importe où dans le monde par environ 50.000 officiers de renseignements soigneusement triés sur le volet. Cela inclut bien entendu les principaux décideurs politiques, les ambassades américaines et les espions disséminés un peu partout dans le monde. Ce réseau donnerait alors accès aux dernières écoutes, photos satellites ou aux rapports d'agents sur le terrain. INTELINK comprendrait ainsi plusieurs centaines de milliers de pages.
Les types d'écoutes possibles se décomposent en 4 grands axes :
Comme cela a déjà été expliqué précédemment, les satellites de la NSA se positionnent de manière à être proches des satellites de communications civils afin de "copier" les signaux pour les retransmettre vers une station terrestre d'écoute qui se chargera de décrypter et d'analyser les messages.. Se référer au chapitre 2.2, paragraphes 2.2.1.2, pour plus de détails.
Aujourd'hui une grande partie des communications transcontinentales passent par des câbles posés au fond des océans. Ces câbles sont maintenant pour la plupart en fibre optique, grâce aux besoins de plus en plus croissant de vouloir communiquer. Les débits par câble sont de l'ordre d'une dizaine de Gbits/sec ce qui permet d'acheminer des dizaines de milliers de communications téléphoniques simultanément. On peut penser qu'il est impossible d'intercepter des signaux lumineux d'une fibre optique en raison du fait que la lumière ne produit pas d'émissions électromagnétiques, et qu' intercepter le signal lumineux sur une fibre reviendrait à rompre la communication. Selon certains spécialistes, il n'en est rien. Le signal lumineux dans une fibre se dégradant au fur et à mesure du chemin parcouru à cause du support (du soliton qui bien qu'étant un matériau translucide présente une certaine opacité), a besoin d'être amplifié environ tout les 100 km par ce que l'on appelle des répétiteurs. A ce point précis, le signal optique est converti en un signal électrique numérique pour être amplifié puis reconverti en signal optique. Il devient alors possible de poser une bretelle à cet endroit là pour transmettre les données vers un satellite relais en basse altitude qui les redirigera vers une station d'écoute, voire de dédoubler le signal sur un câble parallèle pour le réacheminer vers la station d'écoute la plus proche. La pose d'une "bretelle" à 5.000 m de fond est bien entendu coûteuse en terme d'infrastructure mais néanmoins tout à fait envisageable. L'autre solution que la NSA a pu adopter est la pose de matériel d'écoute au point de sortie du câble sur terre ferme. En effet au nom du patriotisme et du pacte UKUSA, La NSA peut très bien imposer ses conditions à certains opérateurs télécoms anglo-saxons .
On peut penser que c'est là le bât blesse pour la NSA. Internet étant un réseau mondial constitué de milliers de serveurs où des quantités de données gigantesques y circulent chaque jour. Il n'en est rien. Durant les années 80, la NSA et les pays partenaires du pacte UKUSA, pilotait déjà un réseau de communications international plus "grand" que le web en utilisant la même technologie. Selon le partenaire britannique, GCHQ (Governement Communications Headquarters) : " tous les systèmes étaient reliés ensemble dans le plus grand LAN d'Europe (LAN : Local Area Network - réseau local), qui étaient connectés également aux autres sites dans le monde formant le plus grand WAN du monde (WAN : Wide Area Network - réseau local mais au niveau mondial). Le protocole de communication utilisé est le protocole IP (comme celui du web)". Ce réseau global, développé sous le nom de : Projet EMBROIDERY, inclut le super serveur de communications de la NSA, PATHWAY. Il permet de fournir un réseau rapide, efficace, sécurisé pour le système ÉCHELON ainsi que les autres systèmes. Il est fort probable d'ailleurs, que ce réseau s'appelle maintenant : "Intelink". Se référer au chapitre 2.2.1.3. Deuxième point, Internet est originaire des États Unis suite à l'extension d'ARPANET, l'ébauche du premier réseau reliant les sites militaires américains dans les années 60 pour parer à une éventuelle attaque nucléaire de l'ex URSS. Le développement du net s'est réalisé aux États Unis, ainsi que la majorité des ressources qui vont avec ( Routeurs, serveurs, backbones...). En clair cela signifie qu'aujourd'hui les ressources physiques se trouvant majoritairement aux USA, de nombreuses connections provenant de l'étranger passeront là-bas. Les messages transitent sur le web sous forme de "packets" appelé aussi "Datagrams". Ces datagrams afin d'atteindre la bonne destination, contiennent l'adresse IP (ex : 123.123.123.123) de l'émetteur et du destinataire. Ces adresses étant uniques pour chaque serveur connecté sur le web, il devient facile de réaliser un tri selon l'origine et la destination. Ce processus, s'effectue bien entendu en permanence par les routeurs et les échangeurs afin d'acheminer correctement les messages; il facilite ainsi grandement la tâche de l'Agence ou de celles qui écoutent, pour le tri. Les trajets empruntés par ces "packets", dépendent du point d'origine et de destination, du serveur par lesquels ils transitent, ainsi que de nombreux autres facteurs incluant l'heure de la journée. En effet, les routeurs aux États Unis sont calme quand ceux de l'Europe atteignent des pointes d'activité dues au décalage horaire. Il devient alors possible et probable que certains mails devant parcourir une petite distance (par exemple : un mail de la France vers l'Allemagne), doivent d'abord transiter par un échangeur américain ou britannique, ce qui rend l'écoute des mails d'autant plus accessibles par la NSA. Des sites où sont hébergés les news groups tel que Usenet produisent environ 15 Go de données par jour. Ces données sont accessible à n'importe qui souhaitant les consulter. La NSA peut donc récupérer tout à fait officiellement ces informations pour un tri futur. D'ailleurs, en Grande Bretagne, l'agence de de la Défense de la Recherche & de l'Évaluation maintient une base de donnée de 1 Tera Octet comprenant 90 jours de messages usenet. La plupart des sites Internet accessible au public sont parcourus par des "bots" (programme parcourant la page cherchant des mots clés) provenant de moteurs de recherches tels que Altavista, Hotbot.. , afin de les indexer. La NSA utilise également les mêmes méthodes pour récupérer les informations intéressantes. Par exemple, un site basé a New York, connu sous le nom de jya.com,propose de nombreuses informations touchant à la crypto, ou aux différentes méthodes d'écoute. Ce site étant réactualisétrès régulièrement, la consultation des logs sur le site montre clairement qu'un "Bot" du Centre de Sécurité Informatique de la NSA, parcourt tout les matins le site afin de chercher de nouveaux fichiers et de les récupérer. Il est admis que le trafic Internet au niveau international contenant des informations pouvant intéresser les agences d'écoutes (mails, transfert de fichiers, réseaux privés virtuels), ne représentent que quelques pour cents de la majorité du trafic sur les points d'échanges américains. Selon un ancien employé de la NSA, cette dernière avait depuis 1995, installé des logiciels de type sniffers (renifleurs) pour analyser le trafic sur les neuf échangeurs américains (Internet Exchange Point - IXP). Deux de ces points, FIX east, Fix West appartiennent au gouvernement. Ils sont implantés très proches des autres échangeurs appartenant à des sociétés commerciales : MAE East & MAE West (MCI Worldcom). Les trois autres sites sont des échangeurs initialement développés par la National Science Foundation pour fournir au web américain le backbone d'origine du web. Tableau des échangeurs américains surveillés par la NSA:
(A titre informatif, en France, il y a 3 échangeurs : 2 à Paris - GIX : Global Internet eXchange- et 1 à Grenoble) Dernier point, il revient souvent que des grandes sociétés de télécommunications américaines, des éditeurs de logiciels (Microsoft, Lotus, Netscape...) collaborent avec la NSA pour développer des back-doors permettant de capturer des informations intéressantes sur le postes sur lesquels ces logiciels sont installés. Ils sont par ailleurs priés de modifier leurs produits destiné à l'exportation afin de faciliter la récupération d'informations. Bien que la NSA n'ait jamais confirmé ni démenti ces rumeurs, en 1997 un jugement en Grande Bretagne suite à une affaire de piratage démontra que l'agence surveillait le web. Des témoins de l'US Air Force travaillant conjointement avec la NSA, admirent utiliser des sniffeurs de "packets" et des logiciels spécialisés pour "tracer" les tentatives de piratage d'ordinateurs militaires US. Le dossier s'écroula quand ces témoins refusèrent de fournir les preuves du système qu'ils avaient utilisé.
Non disponible pour l'instant.
On sait seulement qu'environ 100.000 personnes travaillent directement ou indirectement pour la NSA. Par ailleurs, la NSA est probablement le plus grand recruteur de mathématiciens au monde. Après la chute du mur de Berlin et de l'URSS, il semblerait que de nombreux savants russes se soient fait recruter par les États-Unis. L'État Russe étant incapable de payer ces savants, beaucoup d'entre eux se seraient exilés aux USA, en fournissant en contrepartie de la matière grise d'une valeur inestimable pour la NSA. Aujourd'hui, la sécurité d'un pays repose en grande partie sur sa capacité à protéger ses données sensibles, par des moyens de cryptage. Les États-Unis l'ont bien compris, et travaillent pour cela sans relâche avec les mathématiciens de l'agence pour sécuriser ces informations, ces réseaux. Mais par la même occasion, l'agence joue le rôle de casseur de code, afin de mieux percer les secrets des pays Amis / Ennemis. 3. Conclusions et perpectives
J'espère à travers cette présentation avoir pu vous montrer, ou plutôt vous donner un aperçu du fonctionnement de cette agence tentaculaire. La majorité des gens se disent probablement qu'ils ne sont pas vraiment concernés par ce genre de chose parce qu'ils n'ont rien à se reprocher de toute façon. Et surtout parce qu'une personne prise individuellement ne peut de toute façons rien y faire. Et bien moi je soutiens le contraire, nous sommes tous concernés. Les États Unis qui se veulent être un pays ami de l'Europe joue le double jeu. Comme précisé en introduction, c'est le pays le plus puissant du monde aussi bien en terme stratégique qu'économique. Et le renseignement n'y est pas pour rien. Le renseignement stratégique (militaire) à mon sens est bien entendu nécessaire et indispensable afin de préserver la sécurité d'un pays, mais sur le terrain économique c'est une autre histoire. Il ne faut pas se leurrer, les 500 plus grandes entreprises françaises font sûrement partie des écoutes de la NSA, tout comme certains décideurs politiques du pays. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que l'ambassade des États Unis à Paris se trouve si proche de l'Élysée. Les enjeux économiques suite à la globalisation des échanges sont tellement élevés qu'il devient difficile de résister à la tentation d'utiliser ce système à son propre avantage. On dit que 90% des informations sont disponibles au grand public si on sait chercher, 5% le sont à un public restreint, les 5% restants étant secrètes. L'art du système ÉCHELON c'est simplement de pouvoir récupérer 99% des informations afin de les rendre cohérentes et de les utiliser à l'avantage des États Unis. Le 2ème point, c'est la vie privée. Prenons un exemple paranoïaque mais sûrement pas si surréaliste que ça. Cette page parle de la NSA. L'agence va finir par s'en rendre compte, et vérifiera sûrement qui se connecte sur cette page, et surtout saura qui en est l'auteur. Peut être qu'une enquête rapide sera menée sur moi afin de mieux me cerner. Toute ma famille vivant à l'étranger, peut être que mes conversations téléphoniques seront enregistrées, mes mails interceptés. Inquiétant non ? Alors il est temps de réfléchir afin de leur compliquer la tâche. C'est bien connu, on ne peut vaincre son ennemi qu'en apprenant à le connaître.
Aujourd'hui, la France n'a pas les moyens financiers pour créer ce genre de système. L'Europe pourrait le faire mais cela ne risque pas d'arriver tant qu'une véritable union ne sera pas mise en place. Mais il y a des démarches encourageantes :
En tout cas, il apparaît clairement que la situation n'évoluera pas beaucoup dans les années à venir coté européen. Mais coté Américain, leur but est clair : rentrer de plein pieds dans le XXI siècle en maîtrisant les hautes technologies afin de mieux dominer aussi bien stratégiquement qu'économiquement la planète.
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