Echelon On Line

Connaître le réseau Echelon

http://www.echelon-online.fr.st

 

AVERTISSEMENT

Ce document vient du Monde Diplomatique; il s'agit d'un extrait de la déposition de N. HAGER devant le STOA. Il date du mois de juillet 2001.

 

Espionnage entre alliés

Nicky Hager est le premier à avoir révélé l'existence du réseau d'espionnage Echelon, dans son livre Secret Power, publié en 1996 et fondé sur des entretiens avec plusieurs dizaines d'agents du GCSB - le service de renseignement néo-zélandais. Les 23 et 24 avril 2001, il déposait devant la commission temporaire du Parlement européen sur le système d'interception Echelon.

Extrait :

« Dans la zone Pacifique, les Etats-Unis, en coopération avec le reste de l'alliance Ukusa (Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), ont espionné avec bonheur leurs proches alliés et leurs partenaires commerciaux. Durant les années 1980 et 1990 [ces cibles représentaient] environ la moitié de la charge de travail totale des analystes travaillant au sein du GCSB. Les gens que j'ai interrogés espionnaient principalement deux pays dans le Pacifique sud : la France et le Japon.

» Le Japon [est pourtant] le partenaire commercial clé pour la Nouvelle-Zélande, ainsi qu'un allié proche des Etats-Unis pour le renseignement. (...) [En ce qui concerne la France], c'est publiquement un allié des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Mais, en privé, les agences d'interception des signaux de ces deux nations ont demandé à la Nouvelle-Zélande de monter un projet spécial pour surveiller les tests nucléaires français dans le Pacifique. Ainsi, des années 1980 jusqu'en 1996, l'une des trois principales unités d'analyse du GCSB était consacrée à (...) l'espionnage des communications françaises en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. La raison de cette demande, d'après les membres du GCSB avec qui j'ai parlé, était que les deux puissances nucléaires voulaient garder l'œil sur le développement de l'arme nucléaire française. (...)

» Le gouvernement britannique réussira probablement à éviter l'enquête actuelle [menée par le Parlement européen]. Mais au fur et à mesure que ces informations seront rendues publiques, il sera poussé à faire un choix. S'il y a un point faible dans cette alliance Ukusa vieille de cinquante ans, c'est la Grande-Bretagne et ses loyautés partagées entre, d'une part, son devoir d'espionner l'Europe et, d'autre part, sa position au sein de l'Union européenne. »

Imprimer le document
Fermer cette fenêtre