Echelon On Line

Connaître le réseau Echelon

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AVERTISSEMENT

Ce document est extrait du Rapport du Parlement européen sur l'existence d'un système d'interception mondial des communication privées et économiques (système d'interception ECHELON)de 2001.

Synthèse des apports de Nicky Hager

Dans le livre de l'auteur néo-zélandais, Nicky Hager, Secret Powers – New Zealand's role in the international spy network paru en 1996, le système ECHELON est décrit pour la première fois dans le détail. Il se base sur des entretiens avec plus de 50 personnes employées par le service de renseignement néozélandais ou engagés par ailleurs dans des activités de renseignement. De plus, il a analysé de nombreux documents provenant des archives nationales des journaux et d'autres sources publiques. D'après Hager, le système est dénomé Echelon et les ordinateurs du réseau sont dénommés "dictionnaires Echelon".

Selon l'auteur, l'origine du système ECHELON remonte à 1947, année où, dans le prolongement de la coopération de l'époque de guerre, le Royaume-Uni et les États-Unis sont convenus de poursuivre à l'échelle mondiale pour ainsi dire les activités de "renseignement transmissions" (COMINT). Ces deux pays devaient collaborer pour mettre en place un système d'interception autant que possible mondial, étant entendu qu'ils se partageraient les équipements spécifiques nécessaires à cet effet, ainsi que les dépenses occasionnées, et qu'ils auraient l'un et l'autre accès aux résultats. Par la suite, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adhéré au pacte UKUSA.

Selon Hager, l'interception des communications satellitaires constitue l'élément central du système actuel. Dès les années 70, les communications acheminées par Intelsat - le premier système mondial de télécommunications par satellites - furent interceptées par des stations au sol. Ces informations étaient alors étudiées aux moyens d'ordinateurs sur la base de mots-clés ou d'adresses préprogrammés en sorte de filtrer les informations importantes. Par la suite, la surveillance a été étendue à d'autres satellites, comme par exemple ceux d'Inmarsat, organisation dont les activités concernent principalement les communications maritimes.

Hager signale dans son livre que l'interception des communications satellitaires ne constitue qu'une composante – certes importante – du système d'interception géant. Parallèlement, il existerait de nombreuses autres installations de surveillance du faisceau hertzien et des câbles, à propos desquelles les documents sont toutefois moins nombreux et dont il est difficile de prouver l'existence, dès lors que contrairement aux stations au sol, elles peuvent pratiquement passer inaperçues. Echelon est ainsi devenu le synonyme d'un système d'interception mondial.

Dans l'exposé qu'il a fait le 24 avril 2001 devant la Commission temporaire sur Echelon, Hager a souligné que le système d'interception n'était pas tout puissant. Etant donné qu'il faut utiliser au mieux les ressources limitées, tout ne peut pas être intercepté: il faut se contenter de ce qui promet des informations importantes. Les objectifs sont donc en général constitués par des informations politiques et diplomatiques. Si l'interception a pour objectif d'obtenir des informations économiques, celles-ci s'inscrivent plus dans un contexte macroéconomique que microéconomique.

S'agissant des méthodes de travail du système, chaque partenaire a ses propres listes de mots clés. En outre, les communications sont également analysées sur la base de mots clés injectés dans le système par les Etats-Unis au moyens de "Dictionnary managers". Les Britanniques n'ont aucun contrôle sur cet aspect et ignorent quelles informations sont collectées à Morwenstow parce que celles-ci sont directement transmises aus Etats-Unis.

Dans ce contexte, Hager a souligné le risque que peuvent constituer les stations d'interception britanniques pour l'Europe continentale. Citant de nombreux exemples, il a fait observer que les partenaires UKUSA du Pacifique espionnaient leurs alliés et leurs partenaires commerciaux. Les seules personnes qui échappaient à l'espionnage étaient les partenaires UKUSA. Il a estimé que les services secrets britanniques et les Néozélandais seraient sans doute très réticents à compromettre le partenariat UKUSA en refusant de coopérer et d'écouter l'Europe continentale. Rien n'inciterait le Royaume-Uni à renoncer à des informations intéressantes et, étant donné qu'elles sont toujours secrètes, l'espionnage pratiqué dans le cdre UKUSA n'exclurait pas une politique officielle de loyauté vis-à-vis de l'Europe.

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