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AVERTISSEMENT

Ce document vient de Valeurs Actuelles, n° 3413 paru le 26 Avril 2002. Il met en garde les entreprises françaises sur les liens unissant les cabinets de conseil US et l’administration fédérale américaine.

 

Consultants : Attention aux Américains !

 

Une entreprise française ou européenne peut-elle faire confiance aux sociétés américaines spécialisées ? Rappel de quelques réalités pratiques avant de signer un contrat.

Les grands cabinets américains de sécurité ont un argument choc face à la concurrence européenne, et française en particulier qui celui de la richesse des services qu’ils offrent. Appuyées sur un vaste champ d’expérience, leurs méthodes de travail permettent de répondre efficacement et discrètement aux exigences de leurs clients.

A l’instar de Pinkerton, ils renouent avec la tradition des premiers cabinets d’enquêtes aux Etats-Unis. La qualité du renseignement économique est l’un de leurs atouts. Les sociétés y baignent dans une culture de guerre et de sécurité économique propre aux Etats-Unis.

Les relations nouées entre les cabinets d’analyse de risques et l’administration fédérale sont clairement établies. L’origine de la plupart des collaborateurs de ces sociétés l’illustre : NSA, NRO, CIA, FBI. Beaucoup d’entre eux sont encore assermentés auprès de leur service d’origine pour des questions de défense et de sécurité.

Ces transfuges du monde du renseignement passés au monde économique illustrent le durcissement des relations économiques internationales. Aux Etats-Unis, de nombreux cadres des agences fédérales ont rejoint des postes clés dans de grandes multinationales comme 3M, Kodak, ATT ou McDonnell Douglas. Le 14 janvier dernier, Larry Cockell, directeur adjoint du Secret Service (chargé notamment de la protection des plus hautes personnalités politiques fédérales), a été nommé directeur de la sécurité et vice-président du groupe AOL-Time Warner.

La SCIP (Society of Competitive Intelligence Professionnels), forte de plus de cinq mille membres, compte dans ses rangs beaucoup d’ex-cadres des services spéciaux. La majorité s’est reclassée dans le consulting dans des cabinets prestigieux, dans l’industrie chimique et pharmaceutique et dans les technologies de pointe. Les passerelles entre le gouvernement fédéral et le secteur privé sont nombreuses, comme le démontre le journaliste d’investigation écossais Duncan Campbell, spécialiste du système Echelon d’écoutes et d’interceptions planétaires, auteur du livre Surveillance électronique planétaire.

Les agences fédérales américaines concentrent leurs efforts sur la collecte des renseignements économiques, œuvrant ainsi au succès des entreprises outre-Atlantique en livrant quasiment à la demande des informations aux sociétés. Ces études fouillées sont très loin du simple “avis d’opportunité” que ces agences assurent livrer aux entreprises. Il s’agit d’un soutien actif.

C’est ainsi qu’au nom de la lutte antiterroriste le Sénat américain n’a pas hésité à voter le Patriot Act, le 24 novembre 2001 : ce texte vise à renforcer les moyens d’écoutes, de surveillance et de contrôle des communications du territoire national par l’emploi du système Carnivore (rebaptisé DCS 1000), complément amélioré du système Echelon. Le Patriot Act est un pas de plus dans la tentative de maîtrise totale de l’information.

Les cabinets américains sont au cœur de cette machine politico-financière dont les entreprises françaises sont bien souvent les cibles. C’est pourquoi il serait naïf de feindre d’ignorer la partialité de ces sociétés qui, ne perdent jamais de vue l’intérêt national des Etats-Unis.

 

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