Echelon On Line

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AVERTISSEMENT

Ce document vient d'Amnistia et date du 9 mars 2001. Il s'agit d'un des éléments d'un dossier intitulé "USA: la conquête de l'Europe".

 

Echelon et le business US

 

Contrats remportés grâce à la politique américaine de

"Je ne sais pas si ce système s'appelle Echelon ou pas, mais une chose est sûre, un tel système existe et il permet d'écouter au niveau planétaire toutes les conversations effectuées à travers tous les systèmes de télécommunication habituels. Cela dit, nous ne disposons d'aucune preuve que ce système a été utilisé par les Etats-Unis pour fournir des informations économiques réservées à leurs propres entreprises". Voici les conclusions que Gerhard Schmid, rapporteur de la commission d'enquête du Parlement européen sur "le cas Echelon" a présentées à la presse lors d'une conférence qu'il a donné mercredi 7 mars à Bruxelles.

"Pour mettre en oeuvre un tel système d'interception mondial il faut impérativement disposer d'au moins trois bases d'écoute. Une située sur l'Océan atlantique, une deuxième sur l'Océan indien et une troisième sur l'Océan pacifique. Et, nous savons que dans toutes ces zones géographiques il existe des bases d'écoute gérées par les Etats-Unis".

Nous pouvons rajouter que ces bases d'écoute, dont la création remonte à l'immédiat après-guerre lors de la signature, en 1947, de l'accord UKUSA entre les Royaume Uni (UK), les Etats Unis (USA), le Canada, l'Australie et la Nouvelle Zélande, n'ont cessé de se multiplier.

Quant à "l'absence de preuves" concernant l'utilisation des interceptions à des fins commerciales pour favoriser les intérêts des entreprises américaines, cela nous fait penser à une délicieuse esquive diplomatique de la part du rapporteur parlementaire européen. Les exemples concernant l'utilisation des informations interceptées par les services secrets américains à des fins commerciales sont bel et bien multiples et... publiques! En effet il suffit de se procurer le rapport IC 2000 (Interception Capabilities de Duncan Campbell édité en France par les éditions Allia sous les titre Surveillance électronique planétaire) qui fut présenté au Parlement européen en février 2000, pour lire que "Des rapports publiés par le Bureau de soutien du Département du Commerce US dressent la liste de centaines de contrats où le gouvernement américain affirme avoir remporté des marchés au détriment de concurrents étrangers en intervenant dans l'intérêt du commerce américain".

Le 3 décembre 1995, soit deux ans avant que les parlementaires européens ne se penchent pour la première fois sur le cas "Echelon", le Baltimore Sun révélait que "à partir d'un satellite de communications commerciales, la NSA s'empara de tous les fax et appels téléphoniques entre le consortium européen Airbus, la compagnie aérienne nationale de l'Arabie Saoudite et le gouvernement saoudien. L'agence découvrit que les agents d'Airbus offraient des pots-de-vin à un officiel saoudien. Elle transmit l'information aux officiels américains qui appuyaient l'enchère de Boeing Co. et McDonnell Douglas Corp., lesquels triomphèrent l'année dernière (1994) dans la compétition à six milliards de dollars". Toujours en 1994, Thomson CSF était sur le point de conclure un contrat avec l'état du Brésil. Il s'agissait de la mise en oeuvre d'un système de surveillance pour la forêt amazonienne. Soudainement, les Brésiliens changèrent d'avis et confièrent ce marché à l'entreprise américaine Raytheon Corporation, qui se trouve être un des principaux partenaires de la NSA dans le système Echelon. "Le Département du Commerce a travaillé dur pour soutenir l'industrie américaine dans ce projet" peut-on lire dans le dossier de presse de la Raytheon Corporation, qui est fièrement affiché sur leur site web. Effectivement, la NSA avait intercepté des appels téléphoniques entre Thomson et le Brésil. L'entreprise française fut accusée par les Américains d'avoir corrompu des membres du comité de sélection du gouvernement brésilien, et voilà comment ce contrat estime à 1,4 milliards de dollars atterrit directement dans la poche de la Raytheon Corporation. En toute transparence.

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